Ils l'ont fait ! Meet the cyclotouristes du Danube

Bonjour Anna et merci pour vos précieux renseignements qui nous ont grandement facilité la préparation de notre voyage au fil du Danube.

Tout s'est bien passé : Autrichiens accueillants et dévoués, piste cyclable impeccable, hébergements de qualité (même si les auberges de jeunesse sont quelque peu impersonnelles) et pour finir tellement de belles choses à visiter !

Petit bémol pour les paysages : Très beaux autour de la Wachau mais un peu mornes sur certaines parties. Un regret : ne pas avoir roulé de Passau à Linz ( j'ai appris par des routards que les paysages sont très chouettes).

Voilà, en pièces-jointes un ou deux clichés de notre voyage.

En espérant que vous avez passé vous aussi de bonnes vacances.

Amicalement, Franck

Bonjour bonjour,

Une missive écrite le long de l'Ipoly, une rivière frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. Je suis à Damàsd Vàra en Hongrie. Et tout va bien.

Le voyage se déroule avec mille fois plus de bonnes choses que de galères… Et les galères prennent vite de l'ampleur quand nous ne sommes plus habitués à en avoir... Routes glissantes, très fortes températures, petits bobos de harnachement, taons et autres insectes piqueurs et suceurs de sangs (je le mets au pluriel car ils sucent tous les sangs. Celui des chevaux, des chiens et des humains... Bouhhhh)

Mais avec les huiles essentielles qui vont bien tous les animhommes sont protégés.

Routes glissantes : l'asphalte utilisé en Autriche, Slovaquie et Hongrie est si dure que les fers des chevaux n'adhèrent pas et ils risquent le grand écart ou pire: La chute au timon en entrainant l'autre... Alors là GALERE... Pour y remédier, le première fois, j'ai changé les clous des talons aux antérieurs et aux postérieurs pour donner du mordant à l'asphalte. Lors de mon passage à Hammansdorf pour y acheter des fers à la taille de mes doudounes, un maréchal-ferrant de passage m'a offert des crampons en tungstène que je me suis empressé de poser... Et maintenant seuls les antérieurs glissent. C'est un moindre mal. Il faut penser à donner du poids à tirer pour que les chevaux passent leur poids sur l'arrière-main...

Pour la température, je me réveille avec le réveil (paradoxe) à 4H30 du matin. Oui, 4H30 du matin... avec la caravane prend le départ vers 6H00 6H15. 4 heures de routes maximum et au pire à 10H30 les juments ont le nez dans l'herbe, les chiens sous la roulotte et moi aux courant d'aire des 4 fenêtres de ma maison… Et tout le monde a de l'eau à volonté et un complément de sels minéraux.

Je remédie aux bobos de harnachements en reprenant les réglages. Entre les juments qui prennent de la masse musculaire, qui allongent le pas de plus en plus… Actuellement elles ont une moyenne de 6 km/heure. Et sans faire de trot… Et pour protéger pendant le travail, je met de la pommade à cul de bébés, le fameux, le fabuleux, l'irremplaçable Mitosyl. Et à la halte huile essentiel de Bergamote pour favoriser la cicatrisation

Que cela soit en France, en Allemagne, en Autriche et en Slovaquie, les gens que je rencontre et à qui je demande uniquement de l'herbe pour mes chevaux, me donnent également à manger et à boire... Parfois, en revenant à la roulotte après avoir été faire des courses, je trouve, posé à distance respectueuse des chiens, un sac avec des fruits, des légumes de saisons, du vin, de la bière, des la charcuterie ou des gâteaux…. A mon arrivée à Misça en Roumanie, je ferai un album de tout ce qui m'aura été offert sur la route de cette année... Il va être épais… Et je ne compte pas le nombre de repas partagé chez mes hôtes de la journée... Et il en est de même pour la roulotte de Casimir que fait route vers Oradéa en Roumanie ou encore la roulotte en bois bleu qui va en Moravie faire les vendanges.

Les frontières terrestres se franchissent pour l'instant sans aucun problème. Celles de la langue se traduisent en charabia adapté... Mais plus j'avance vers l'Est moins la langue de Shakespeare est usitée... Et pour le dépaysement et l'aventure c'est là le top.

Déjà, j'ai traduit les 4 mots magiques du voyageur étranger: Bonjour, s'il vous plait, merci, au revoir. Dit avec l'accent français en souriant, cela m'a ouvert toutes les portes… Pour l'instant… Puis j'ai mes traductions "petit nègre" Eau pour cheval. Herbe pour cheval. En y rajoutant une belle gestuelle agrémenter de mimes, cela produit son effet. Les juments ont toujours mangé et rares sont les matins en démontant l'enclos où je n'ai compté que 12 crottins au lieu des 16 ou 18 traditionnels… Bien sûr, je ne tiens pas compte de toutes les friandises que les juments reçoivent. Pain, sucre, pommes, carottes, biscuits et friandises spéciales chevaux (luzerne compressée parfumée à la pomme et sucrée à la mélasse, elles en raffole. Je les comprends, j'en mangerai aussi. Les chiens également aiment bien. Eux ne sont pas en restes. Friandises, oreilles de porcs et nerfs de boeufs séchés, boîtes pour chats...

Sans veulerie aucune, même une gentille dépanneuse de routier est venue m'offrir gracieusement ses services... J'en souris en vous l'écrivant car nous nous sommes retrouvé à boire le café devant la roulotte pas loin du parking (sa zone de clientèle) et voir les camionneurs, qui pour patienter boboter entre eux en fumant une cigarette... Et cette jeune femme me dire en souriant. Cela rassure d'avoir ses clients "fidèles"...

Bref tout va bien et régulièrement je brûle un bâton d'encens pour remercier toutes les bonnes ondes qui m'accompagnent.

Je vous joins quelques photos pour vous faire partager un peu mon voyage. Prenez bien soin de vous et cordiales salutations.